Une vieille dame, Rosamond, décédée, transmet aux générations futures, et tout spécialement à Imogen, une lointaine parente, une histoire familiale complexe et douloureuse, sur des cassettes enregistrées peu avant sa mort. C'est une voix d'outre-tombe qui va narrer les événements marquants d'une vie, résumés par vingt photos choisies par elle pour ce qu'elles cachent derrière les sourires trompeurs des personnes représentées. Une histoire qui tourne en boucle, où le présent renvoie au passé...
Cette histoire de femmes où "l’ordre naturel des choses, c’est le chaos et l’aléatoire" s’inscrit sur quatre générations, le temps qui passe, les visages qui disparaissent d’une photo l’autre... Il décrit un moment d’intense bonheur où le doute, la mélancolie, le regret vont peu à peu s’installer, révélant que le bonheur s’évanouit. C’est une belle promenade, sombre, un peu grave, dans des secrets de famille... Des mères égarées, des filles perdues, des femmes au-delà de toute consolation : le désamour maternel. Un roman de femme, écrit par un homme?
Pas de dénonciations politiques comme on pouvait en trouver dans Testament à l'anglaise. Pas non plus de ribambelle de personnages allant et venant, mais une prose qui a le raffinement de l'épure et de la pureté; une simplicité nouvelle chez l'auteur. Quelques uns de ses "trucs" narratifs sont toujours là: une énigme qui ne sera dévoilée qu'à la fin, un récit qui recouvre un long laps de temps... Beau!