17/11/2009

Barbara

Traduit en France en 1941, Barbara n'a connu de réédition qu'en 1983 chez Actes Sud. Seul roman de Jorgen-Frantz Jacobsen, poète et publiciste né et mort aux îles Féroé, emporté par la tuberculose en 1938. Il en fait une peinture sociale de la société des îles Féroé, à la fin du XVIIème siècle. La carte des Féroé incluse n'est pas de trop pour comprendre comment se déroule l'histoire (bien plus que la préface de Dominique A).

Barbara est une femme fatale, 28 ans, veuve joyeuse de deux prêtres, foncièrement volage, impulsive, elle jette son dévolu sur Monsieur Paul, le nouveau pasteur de Vaago, fraîchement débarqué sur les îles Féroé. Le lecteur, les habitants, Monsieur Paul, Barbara elle-même, tout le monde devine la suite, la belle s'entichera d'un autre homme, et c'en sera fini de cette union.
Aucune considération d'ordre moral, ni le souci du qu'en dira-t-on, tour à tour capricieuse, manipulatrice, passionnée, inconséquente, elle ne se laisse guider que par son sentimentalisme, elle connaît sa faiblesse, la déplore, mais ne parvient jamais à la surmonter, comme si sa légèreté l'en empêchait, elle fascine les uns, scandalise les autres, sans l'avoir vraiment voulu. Barbara est le portrait d’une femme fascinante, mais très agaçante.


Bref, une histoire de coeurs brisés, et hormis la question pseudo-cachée sur la nature réelle de l'amour, la stabilité et l'indissolubilité du mariage, le seul truc qui m'a profondément touché c'est la connection avec Et Dieu créa la femme...
Barbara vit dans un port, chante et danse sur les tables, marche pieds nus, aime
les hommes dans une communauté dure au labeur et traditionnellement très attachée aux bonnes mœurs... flippant!