Ce qui ressemble plus à des graffittis au premier abord, ou bien à une superposition de matière, ces gestes du peintre me paraissent peu déchiffrables à partir des titres ou des inscriptions données. J’apprends au hasard de sa biographie qu'il fut, en 1954, cryptographe dans l’armée américaine, que Mallarmé était son poète préféré... L’exposition présente aussi de nombreuses sculptures, blanches, faites de matériaux pauvres qui évoquent des monuments funéraires antiques, de nombreuses photos, prises principalement à la fin de sa carrière. Un art qui d'abord prend des risques, puis qui se complaît dans un confort quelque peu routinier. Même s'il a bénéficié d'une rétrospective et d'une exposition sur son oeuvre graphique, au Centre Pompidou, Twombly est encore peu connu en France. Au cours de sa longue carrière, les réactions à son oeuvre sont allées de l'admiration, voire du culte (on se souvient de l'histoire du baiser à la Collection Lambert d'Avignon), au mépris et à la raillerie. Cette exposition montre un artiste souvent dénié pour de mauvaises raisons, mais tout aussi "capable d'être l'égal des plus grands" (Roland Barthes, 1979) mais qui, pour un visiteur lucide, laisse un goût d'inachevé.
