Les oeuvres sont comme une trajectoire dans les espaces de circulation du château, la promenade hyper-scénographiée se nourrit du génie des lieux et de l'espace. La légèreté des matériaux, le choix du violet pour la plupart des sculptures correspond aussi à un propos esthétique: attentif aux notions de perspective, de lignes de force et d'horizon ... L'horizon, credo architectural et élément structurant du Versailles de Louis XIV.
Dans l’allée, Les Architectes est une suite de sculptures. Certaines inclinées, d’autres pas, un Jean Nouvel penchant, d’autres ont des découpes cubistes. Cette balade autour des grands hommes de l’architecture est surprenante, ils sont tous figés dans un espace vert, vivant... mais la vision reste ouverte sur l'horizon. Faut-il y voir un hommage aux grands bâtisseurs?
Veilhan respecte même la trajectoire Est / Ouest, identique à la course de l’astre solaire, chère à Louis. On peut voir sur la pelouse une anamorphose en croissant de lune. La lune, qui se levait à l’ouverture de l’Ercole amante (Opéra de Cavalli donné pour le mariage de Louis XIV).
Une expo qui se veut également dynamique, Le Carosse, attelage d'un autre temps, dessiné par ordinateur. Elle tient compte du sol (Le Jet d'eau) et de l'atmosphère (La Femme nue), elle nous projette dans le Cosmos (Le Mobile) et sa conquête (Le Gisant, Youri Gagarine)...
On se souvient alors de Furtivo, expo présentée en 2008, ou les pièces présentées (des plaques de résine gravées pour révéler des nuages et éclairées par des bougies, un immense requin en inox... ) cristallisent bien sa démarche sur la modélisation du réel avec le jeu, l'écart entre un objet et sa réplique détournée....
Après Veilhan, il est question de montrer Takashi Murakami, au printemps et à l’automne, Maurizio Cattelan. (Ne seraient-ils pas tous chez Perrotin?)